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Position abolitionniste du PACTE

Le welfarisme propose une réflexion inaboutie

Le pouvoir de l'image est exceptionnel et nous remercions les personnes qui ont filmé et diffusé toutes ces vidéos choquantes. Mais il nous semble que les néo-welfaristes n'exploitent pas tout le potentiel de ces images qui pourraient être l'outil d'une prise de conscience réelle.

Si l'on se contente de l'effet de sidération produit par l'image, si l'on se contente de s'adresser à l'émotionnel des personnes, sans inciter ensuite à la réflexion, la sensibilisation est de court-terme. Combien de personnes se sont-elles dits qu'elles arrêteraient de manger de la viande après avoir visionné ces images, puis n'en ont finalement rien fait une fois le choc passé et oublié. La sensibilisation doit être couplée à une compréhension pour un changement sur le long terme. Si l'image n'est pas le tremplin d'un raisonnement, dont, nous tou-te-s, antispécistes, sommes les guides, son utilité n'est que temporaire et superficielle. Les réactions épidermiques des personnes face aux images doivent impérativement être le point de départ d'une réflexion élaborée pour un vrai changement.

Les publicités sur le sort tragique des animaux ne proposent pas suffisamment de solutions qui impliquent le véganisme, alors que l'image est un outil de base surpuissant.

Tout doit passer par l'éducation et nous disposons de ressources qui nous le permettent, nous proposerons des exemples.

Le PACTE tient pour illusion la possibilité d'animaux bien traités dans le cadre même de leur exploitation. La violence est inhérente à l'élevage dans la mesure où les animaux y sont considérés comme des choses, que l'on tue et que l'on vend.

Il nous semble naïf de croire que de dérisoires mesures permettront d'éradiquer la souffrance animale au coeur de l’industrie du meurtre. Le philosophe abolitionniste Gary Francione à ce sujet a parlé très justement du "rembourrage du siège de torture" pour mettre à mort un homme dans des conditions qui lui soient plus confortables.

Les welfaristes diront qu'ils souhaitent épargner les animaux de "cruautés inutiles". Un second problème se pose alors : où placer le curseur de ce qui est considéré comme cruel ? Chaque exploiteur, chaque réformateur le placera en fonction de sa propre sensibilité à l'égard des animaux. On ne peut fonder des lois sur une notion à ce point subjective.

Pour toutes ces raisons, il faut affirmer haut et fort la légitimité de l'abolition et remettre en question clairement la condition d'esclave à laquelle est réduit l'animal. Beaucoup pensent qu'il est trop tôt pour brandir cette idée auprès de gens qui n'ont même jamais pensé à la condition animale. Nous ne sommes pas d'accord : bien argumenté et bien illustré, le discours antispéciste est audible, d'autant plus si l'on montre que la question de l'exploitation des animaux se lie forcément à celle de l'exploitation des êtres en général, humains compris. Si le nombre de vegans, donc abolitionnistes, a légèrement augmenté récemment et que nous le sommes devenu-e-s, c'est que c'est possible à plus grande échelle.

La stratégie welfariste se déploie selon une logique défaitiste : la plupart des gens ne seraient pas aptes à comprendre une critique de l'exploitation des êtres sous toutes ses formes et il serait trop brutal d'évoquer auprès d'eux la fin de cela. Or nous disposons de tous les arguments pour soutenir cette proposition. Il nous semble qu'il faille davantage croire à son combat et miser sur une éducabilité infinie de l'humain-e.

Il est d'ailleurs à noter que l'élargissement mondial de nombreuses réformes welfaristes est pragmatiquement impossible, tandis que l'abolitionnisme est possible car il ne requiert rien de pragmatique mais relève d'un choix éthique personnel, donc possiblement généralisable. Si les réformes du « bien-être animal » sont favorables économiquement aux élevages bio, elles ne le sont pas aux élevages industriels, et ils sont majoritaires. Elles coûteraient très cher et feraient chuter l'industrie carniste, transformant la viande et dérivés. L'offre ne serait pas rentable. Pourquoi donc s'offusquer de la position d'un gouvernement ultralibéral, le nôtre, qui a dit non aux propositions de réformes welfaristes ? La réponse était évidente.

C'est du côté de la demande qu'il faut agir : il faut que les gens ne veuillent plus manger d'animaux. Sans consommateurs-trices, pas d'exploitation. On ne peut rien attendre d'un gouvernement qui ne jure que par la rentabilité. En revanche, l'on peut conscientiser les gens sur le fait qu'un être a une valeur en lui-même et que le respect et le bonheur de chacun-e sur la planète nécessitent un changement de valeurs morales et d'attitude.

Nous nous entendons tou-te-s sur le fait que l'ensemble de la population ne deviendra pas antispéciste du jour au lendemain mais le message de départ doit être clair car, nous insistons, ce message est moralement acceptable et même attrayant s'il est argumenté avec force et sans la frilosité du détour.

=> Lire la suite : La clé : l'éducation à l'antispécisme qui assure la cohérence et le rôle de la politique


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