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Le cycle primaire (avec la maternelle)

6. Recrutement et budget

La question du recrutement des professeur(e)s et la question de la formation découlent de ces considérations. Des études longues sont inutiles, on doit privilégier l'engagement personnel et la « vocation ». Des expériences avec les jeunes en dehors du cadre scolaire seront exigées (centre de loisirs, colonies, associations) afin que les futur(e)s enseignant(e)s aient déjà une approche humaine de l'enfant et non académique. Des gens venus d'autres horizons auront leurs entrées car cela apportera de l'oxygène à un système qui ne doit pas vivre en vase clos. Les étudiants ayant un Bac + 2, recrutés sur dossier, seront formés à l'université avec des cours théoriques sur le contenu et les méthodes mais surtout sur la communication non violente, les résolutions de conflit, la gestion de classe, les relations avec les parents, sur les besoins physiologiques et affectifs de l'enfant, sur le développement cérébral (de façon à ne pas exiger des choses impossibles). Chaque année, les enseignant(e)s auront un rendez-vous obligatoire avec l'innovation sous la forme de séminaires où les volontaires partageront leur expérience. Une plateforme informatique mettra cela à portée de tou(te)s les professionnel(le)s de l'éducation.

Il y aura beaucoup de pratique sous forme de stages et avec moins de formalisme (mémoires). La créativité et l'innovation seront privilégiées sans pour autant négliger la solidité en termes de connaissances. Quant aux assistant(e)s d'éducation, elles et ils seront de futurs professeur(e)s des écoles en formation (un an obligatoire avant de professer seul) ainsi que des femmes et des hommes qui auront choisi ce métier.

Le budget sera axé sur les personnels et sur les projets. Les salaires seront réévalués de façon générale : l'engagement personnel et la recherche de pratiques innovantes, nécessitent un très gros investissement en temps de préparation, sans compter les nombreuses évaluations (non notées) et le suivi des élèves. On ne gaspillera plus d'argent pour des manuels, fétiches d'un enseignement sclérosé, qui de surcroît deviennent obsolètes en deux ou trois ans. Au contraire, on consacrera des sommes importantes aux outils : matériel pour des expériences, matériel tactile pour les apprentissages, matériel pour du bricolage, du jardinage, pour l'expression artistique etc, pour des documents, des livres, des ordinateurs fixes (non en Wi Fi), vidéo-projecteurs et tout ce qui sera lié aux projets imaginés par les professeur(e)s des écoles.

Côté architecture, on programmera les nouvelles constructions afin d’intégrer un maximum d'espaces verts, et même libres (« sauvages »), avec des jachères fleuries et de grands vergers-potagers pour les apprentissages paysans. L'idéal serait de faire travailler un(e) maraîchèr(e) sur place, pour la cantine. Il est évident que l'effet de la végétation est apaisant et, en ville, le contact avec l'élément naturel est d'autant plus important. Plutôt que de grands bâtiments aux lignes dures et uniformes, on fera de petites unités, d'architecture variée, voire ludique, colorée. Des lieux où les enfants ont plaisir à venir. Bien sûr ces petits bâtiments seront entièrement écologiques et à énergie positive.

Dans le chapitre budget se présente la question des zones d'éducation prioritaire et la fuite vers le privé, maladies d'une société ghettoïsante où riches et pauvres ne se fréquentent pas. Or, dans notre perspective de société plus juste, harmonieuse, cela ne pourrait pas avoir lieu. Avec les méthodes fondées sur le respect de l'enfant et la compréhension profonde de sa nature, affective et intellectuelle, les groupes-classes fonctionneraient mieux avec des très bons résultats à la clef et il ne serait plus tentant pour les parents de chercher ailleurs. Aux enfants marqués par les difficultés sociales, il faudra accorder encore davantage d'attention. Ainsi se trouvera réalisé le vœu égalitaire de notre école républicaine qui doit donner toutes les chances à tout le monde. Ce sera la fin du privé subventionné. Car il est un paradoxe que de financer une filière privée qui attire précisément les familles parce que les budgets manquent pour l'école républicaine. Cercle vicieux ! Une entreprise finance-t-elle la concurrence ? Liberté sera laissée aux parents de quitter le système mais à leurs frais. Les écoles qui voudront rester privées, pour des raisons religieuses par exemple, devront se financer seules et seront obligatoirement sous contrat pour éviter toute dérive radicale.

Ce que le PACTE veut faire parler ici, c'est tout simplement le désir de transmettre, désir de faire grandir avec bonheur. Par-delà les quelques idées de notre programme, il faudra laisser une grande marge de manoeuvre aux enseignant(e)s qui ne manqueront pas d'être stimulé(e)s par cette liberté et cette belle responsabilité qu'est celle de l'enseignement primaire. Cela se fait avec succès dans des écoles alternatives, pourquoi pas « en grand » ? Les tests nationaux, que l'on pourra maintenir mais en nombre réduit, seront là pour montrer l'efficacité de ces méthodes. Sortons de l'archaïsme qui nous plombe, ne retombons pas sans cesse dans les mêmes peurs, les mêmes rigidités ! Sinon nous programmons la mort de notre société !


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