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La chasse

Une histoire de gros sous et de pouvoir

Les chasseurs sont donc ultra minoritaires et pourtant politiquement très puissants. Passe-droits, règlements nationaux et européens bafoués au vu et au su des autorités, censure des opposants dans les médias, exactions impunies. Les chasseurs sont protégés. Députés et sénateurs sont très largement pro-chasse. Car en politique, qui défend la chasse gagne sa place. Pourquoi ?

D'abord il y a le phénomène "meute", comme nous le disions plus haut. Les chasseurs invitent les politiques à des parties de chasse et leur donne cette impression d'être le "happy few", le petit groupe d'"élu-e-s" jouissant de prérogatives et dominant la populace, qui elle, grogne, mais se soumet. On ne sous-estimera pas le côté obscur de la chasse, qui libère les bas-instincts. Les politiques du système n'en sont pas exempts... D'autre part, ces politiques étant aux trois-quarts des hommes, et les chasseurs étant presque tous des… chasseurs, au masculin, il y a aussi le phénomène "bande", qui fait qu'on se retrouve entre hommes, détenteurs chacun d'un pouvoir, les uns celui de "diriger" le pays, les autres de dominer la nature et leurs compatriotes. Jouissance commune donc d'une "supériorité". "Ce sont là jeux de prince", aurait dit La Fontaine. Le pouvoir et la chasse sont des alliés depuis longtemps. Les chasses à courre dans les domaines "présidentiels", mal vues du public et plus ou moins abandonnées, en façade, perdurent en fait toujours sous le nom de "battue de régulation" auxquelles on invite tels dirigeants de grands groupes industriels, tels hauts fonctionnaires, tels ambassadeurs. Quoi de plus convivial en effet, l'hallali et la curée, pour discuter affaires ? On peut imaginer l'influence humaniste et progressiste du spectacle de la domination la plus barbare.

Ensuite, il y a l'effet pyramide. Le petit chasseur se sent fier de rentrer dans l'Ordre où symboliquement, il peut côtoyer le puissant, se sentir du même monde. Toutes les couches sociales se retrouvent dans la corporation. La Fédération nationale repose sur un petit empire de fédérations régionales, départementales et communales. Cette structure fut mise en place en 1941, en pleine époque vichyste, et décalque les échelons administratifs, de façon à mieux rentrer dans les cercles du pouvoir. Dans le sens descendant, la pyramide est également très efficace : un mot d'ordre est vite lancé, une consigne de vote surtout ! D'où une pression constante sur les politiques, jusqu'au plus haut niveau, ministres (surtout de l'Ecologie), et même président, on l'a vu avec François Hollande. Décidément le piège est bien ficelé. 

Pourquoi taire aussi ce que tout le monde pense sans le dire ? Si l'on ose se mettre en travers de leur chemin, les chasseurs ne se privent pas d'actes révoltants pour intimider. Quelques plombs dans les volets, des pneus crevés, un chat ou un chien abattu, des cadavres d'animaux sauvages mutilés devant les portails... On ne parle même pas des violences exercées envers les militants de la cause animale qui les affrontent courageusement. Le masque tombe vite et les chasseurs parlent leur vrai langage, celui de la brutalité. Des lois iniques viennent à la rescousse des pauvres chasseurs s'ils s'estiment victimes d'obstruction à la pratique de leur loisir (selon un décret de 2010). Et ce n'est pas une farce. Un maraicher bio a récemment été exposé à trois ans de prison avec sursis et 100 000 euros d'amende ! 

La corporation chasse, enfin, ressemble à un syndicat du crime à bien des égards. Avec un côté mafieux et aussi beaucoup d'argent en jeu. Il y a celui qui fricasse : le restaurateur ou l'amateur qui rachète du gibier, dûment chassé ou braconné. Certaines espèces sont protégées, donc très recherchées et donc très bien cotées. Il y a celui qui ramasse : le propriétaire de terrains ou plans d'eau giboyeux, de bois ou cols où passent les migrateurs. Il ramasse des loyers mirifiques, surtout s'il possède d'immenses domaines propres à la chasse à courre. Et il y a celui qui mange tout. Tout chasseur reçoit des subventions via la Fédération... de quoi alimenter la machine à propagande, et offrir de "sympathiques" parties de chasse aux politiques !

La chasse, en France, est un Etat dans l'Etat. Quelle autre expression utiliser pour ce pouvoir qui gangrène notre démocratie ? Abolir la chasse, c'est refuser la pratique archaïque d'un loisir sadique et dangereux, et mettre fin à une minorité qui, de concert avec une oligarchie, met le pays à la disposition d'individus qui méprisent la nature autant que leurs concitoyens. La chasse est incompatible avec notre avenir. 

L'avenir est au respect du vivant, aux loisirs de proximité avec la nature tranquille, à la beauté des forêts, des bocages, des prairies, des étangs où les assassins ne rôderont plus, à l'émotion devant l'animal libre, à la renaissance de l'humain-e en harmonie avec son milieu.

Les mesures du PACTE

- Abolition de toutes les pratiques de chasse et de piégeage, sur tous domaines publics et privés

- Suppression de la liste des animaux dits "nuisibles"

- Régulation des animaux au besoin via une stérilisation par voie orale

- Ôter le rôle de protection de la nature aux chasseurs pour le confier à des organismes de protection réelle

- Dissolution de l'Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage

- Prise en charge publique des dégradations des cultures causées par la faune sauvage

- Fermeture de tous les élevages dédiés à la pratique de la chasse

- Interdiction de l'importation d'animaux destinés à être chassés


Les différentes parties

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