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La chasse

Un loisir sadique et addictif

S'il y a de moins en moins de chasseurs, c'est que les moeurs ont évolué vers plus de compassion envers les animaux. La chasse apparaît maintenant pour ce qu'elle est réellement : un loisir sadique.

Se repaître de la vue d'animaux agonisant ou vomissant leur sang, se faire déchirer par des chiens, ou encore terminer lamentablement dans des pièges barbares, n'est-ce pas par définition du sadisme ? Car il n'y a aucune nécessité de chasser pour se nourrir, c'est une évidence. Nombre d'espèces déclarées "chassables" ne se mangent pas, comme les corvidés (famille des corbeaux), les rats, les chiens viverrins. Le coût du matériel, du permis de chasser, de la cotisation, et pour les plus acharnés, des locations de terrains de chasse, tout cet argent dépasse largement le "gain". On ne chasse pas pour le résultat. On chasse pour chasser. Les braconniers récidivistes le reconnaissent volontiers : c'est une drogue.

C'est même pire. Tuer des êtres sans défense, pour le plaisir, c'est une conduite de psychopathe. La chasse est ainsi l'espace de non-droit où les instincts les plus bas se déchaînent. Sortir avec son fusil, au milieu d'êtres et de gens non armés, c'est jouir d'une sensation euphorique de toute-puissance, qui s'ajoute, dans le cas du braconnage, au "plaisir" de braver l'interdit. La chasse aux dits "nuisibles", elle, ouvre la porte à toutes les atrocités, puisqu'il n'y a pas de règles en la matière. Le déterrage des blaireaux, par exemple, avec une mise à mort abjecte, est particulièrement odieuse. Le chasseur porte en lui une part sombre, qu'il cherche à cacher derrière une allure bonhomme de bon pépé, et maintenant, comble du greenwashing, d'amoureux de la nature ! Or la prédation repose sur une pulsion de mort qu'il ne pourra jamais nier. Si l'on pousse plus loin, pour certains, cette pulsion de mort rejoint la pulsion sexuelle, comme chez les assassins-violeurs. Un chasseur l'a même avoué sur France-Inter en 2013 : se trouver devant une bête à l'agonie, "ça motive, comme devant une femme". Le cri du cœur...

Concernant les battues et chasse à courre, il y a en outre un phénomène de "meute" qui fait du chasseur un paramilitaire obéissant à une hiérarchie et s'inscrivant dans un plan de bataille (chasseurs et soldats : même tenue ou presque), le chasseur joue à la guéguerre. Rien d'étonnant si l'on se remet en tête que la chasse était le privilège des seigneurs, qui entretenaient ainsi leur humeur belliqueuse pendant les trêves. La "prise" ne sert que pour la photo, et à l'ère des réseaux sociaux et de Youtube, cela devient une obsession. Les cadavres ? Un sous-produit qu'on donne souvent aux amis et voisins (parfois vendus, nous en reparlons plus bas), ce qui prouve que le chasseur ne chasse pas pour nourrir ses pauvres enfants. On peut même voir, à la fin des chasses à courre, les poubelles remplies de cadavres presque entiers, privés seulement des bois "trophées". Une vision dantesque absolument insupportable. L'animal n'est plus qu'une cible virtuelle. Pas étonnant qu'il y ait maintenant des jeux-vidéos de "chasse". Ce qui intéresse le chasseur, c'est de jouer. "Game", en anglais, a d'ailleurs ce double-sens : jeu et gibier.

Un chasseur ne sachant chasser sans son chien, il faut parler de ces misérables animaux enfermés toute l'année pour les garder bien féroces les jours de sortie. Chiens battus ou tués s'ils ne sont pas assez "efficaces", victimes de balles perdues ou de noyade, éliminés quand ils prennent de l'âge. Le brave ami du chasseur n'est qu'un accessoire jetable.

=> Lire la suite : Le chasseur, un danger public


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