Agriculture

Autant en emporte le vent

Nous avons parlé de pollution agricole, de gaspillage d'eau, d'injustices sociales. Mais il y a plus grave, ou du moins autant, et cela n'est pas clamé sur les toits : chaque année notre terre fertile (les premiers 20 centimètres), s'en va au fil de l'eau et du vent. Notre sol subit le matraquage chimique et l'écrasement par des machines énormes; conséquence : il se transforme en tapis tout juste suffisant à recevoir les engrais pétrochimiques, qui ne suffisent plus à faire un bon rendement.

Erosion aussi des terres à qui on a arraché arbres et haies pour le passage des monstres métalliques, tracteurs et moissonneuses, afin d’enrichir les vendeurs de machines et les escrocs pétroliers. La course au rentable, au profit, toujours des mêmes, qui mène notre Terre à sa perte. En Espagne, dans certains états des USA, on abandonne des terres devenues stériles. En Europe, la moitié des terres est appauvrie. Une réalité, irréversible.

La guerre pour les terres arables a lieu, comme la guerre pour le pétrole et celle pour l'eau : les nations commencent à se battre pour elles, à corrompre pour elles, à violer les droits des communautés locales pour elles. C'est le cas de l'Afrique, en train de se faire dépecer (voir le cas affligeant de Madagascar) : des compagnies étrangères (chinoises) y achètent des terres par milliers d'hectares, embauchant les locaux comme salariés de misère alors qu'ils jouissaient de droits traditionnels sur elles. Pourquoi ? Parce qu’en Chine, cette terre est tuée par les engrais chimiques, l'érosion. En France aussi les investisseurs étrangers sont là à guetter les exploitations que notre belle modernité a poussées à la ruine.

Tout est lié : politique, agriculture, justice sociale. Nous habitons une petite planète où si rien ne change, nous finirons par nous entre-dévorer. Boycottons les produits animaux, pour commencer, et savourons la cuisine végétale !

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